Les trésoriers d’entreprise restent stoïques face à la remontée de l’euro

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L’envolée de l’euro cet été a de quoi inquiéter les trésoriers des entreprises exportatrices, sans pour autant les inciter à mieux se couvrir contre le risque de change. Du moins, pour le moment.

Le changement majeur sur les marchés financiers intervenu durant l’été a été l’appréciation de l’euro contre le dollar, qui a flirté avec 1,20 dollars fin août avant de se stabiliser autour d’1,18 dollars à la rentrée. Pourtant, malgré sa rapidité, cette flambée de l’euro ne semble pas avoir eu un impact sur les stratégies de couverture de risque de change des entreprises françaises. « Les trésoreries sont restées relativement hermétiques à l’évolution pourtant marquée du taux de change de l’euro/ dollar depuis deux mois » indiquait l’enquête menée en septembre par l’Association Française des Trésoriers d’Entreprise (AFTE) auprès des grands groupes et ETI hexagonaux. Ce baromètre ressort toutefois la préoccupation des quelque 40 % de trésoriers d’entreprises de l’échantillon sondé par l’AFTE qui se disent concernés par l’évolution du taux de change euro/dollar. 
 

Seuil psychologique à 1,20 dollar

Pourquoi alors cet attentisme ? Cette passivité pourrait s’expliquer par la conviction partagée par les observateurs des marchés de devises que l’euro ne devrait pas dépasser le pic d’1,20 dollar. Il s’agit là d’un seuil psychologique au-delà duquel les trésoriers d’entreprises devraient accélérer leurs couvertures. D’autant que les cours budget de l'euro retenus par les groupes européens pour l'exercice 2017 sont généralement compris entre 1,08 et 1,13 dollar. Ce cours budget, établi en fonction de l'évolution de la devise l'année précédente (son cours moyen journalier), est le garant d’un niveau de marge commerciale que l’entreprise souhaite « immuniser » contre les mouvements des devises. Plus ce cours budget est bas, plus l'entreprise exportatrice sera tributaire de la remontée de la monnaie unique. Des ajustements devraient donc probablement s’opérer au dernier trimestre, en fonction des prévisions de l’évolution des cours sur l’année prochaine. Car si la hausse venait à se poursuivre, une appréciation supplémentaire de 10 % en 2018 amputerait de 8 % les bénéfices des sociétés de l'indice MSCI Euro, selon un récent calcul d'Amundi. 
 

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