LBO : une nouvelle bulle en formation ?

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Face à l’afflux de liquidités, les fonds de private equity renouent avec les excès de la dette dans les opérations d’acquisition ou de refinancement de LBO. Avec le risque de fragiliser les entreprises et de piéger les directions financières dans des objectifs de remontée de cash intenables.

Abondance de cash sur le marché du crédit, en particulier sur les financements High Yield, retour de fonds de titrisation CLO (collateralized loan obligations) sur le marché européen, agressivité des fonds de dette et des spécialistes de l’unitranche qui se sont multipliés ces dernières années…Ce retour de la dette facile ne manque pas d’interroger sur la formation d’une nouvelle bulle de financements alors que les conséquences de la précédente ne sont pas encore digérées.
A mi-septembre, l'encours de ces crédits a atteint 410 milliards d'euros en Europe et aux Etats-Unis, un niveau inégalé même lors de la bulle de 2006-2007. Sur le Vieux Continent, en particulier, les volumes de financement ont atteint un pic en septembre, à 21,3 milliards d'euros. Conséquence de cet environnement ultra-concurrentiel, les conditions dans lesquelles les financements de LBO sont accordés sont de moins en moins strictes. Les contrats de prêts dits «covenant light» (bénéficiant de clauses allégées) ont représenté cette année la majorité de la production de prêts à effet de levier aux Etats-Unis et environ un tiers en Europe.
 
 
Clause d’endettement maximal
 
Qu’adviendra-t-il de ces LBO hyper tendus quand le contexte de l’ultra liquidité actuelle et la politique de quantitative easing auront fait long feu ? Les managers, et le directeur financier en particulier, se retrouvent entre le marteau et l’enclume dans ce genre de situation. Intéressés dans le LBO par des managements packages attractifs qui leur font miroiter le « jackpot », ils risquent de perdre la totalité de leur mise et se retrouver en première ligne de front quand l’entreprise n’arrive plus à rembourser… Surtout, ils disposent de marges de manœuvre réduites pour tenter de modérer les leviers d’endettement dans les limites du supportable. Quitte à jouer les trouble-fête, certains se risquent à exiger d'intégrer dans leur contrat des clauses d'endettement maximal. Encore faut-il qu’ils soient en position de force pour négocier avec des fonds focalisés sur la maximisation de leur rendement. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à réendetter la société juste après la transaction, pour sécuriser une partie de leur plus-value avant que les vents tournent mal. Là encore, le directeur financier doit jouer un rôle de garde-fou pour éviter des dérives nocives à l’intérêt de l’entreprise. Il ne doit pas hésiter à alerter le dirigeant et à faire jouer leur droit de veto pour protéger l’entreprise, et se prémunir d’une lourde responsabilité en cas de faillite.
 
Pour en savoir plus sur le LBO, Marc Vermeulen, expert financier et intervenant, vous donne les réponses aux trois questions suivantes :

  • Dans quel cas le recours à cette technique de financement est-elle judicieuse ?
  • Quels sont les principaux acteurs de l’opération ?
  • Quels en sont les principaux critères de succès (ou d’échec) ?


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