Business plan : un outil fiable à condition d’en maîtriser l’utilisation

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Entre les données fantaisistes et les approches trop théoriques, le business plan, précieux outil des financiers mais pas uniquement, peut être dévoyé. De nombreuses personnes croient en effet le connaître mais sa maîtrise reste assez rare. Rappel des fondamentaux avec Christian Pierrat, expert financier et animateur de la formation « Élaborer un business plan ».

Dans quels contextes a-t-on besoin d’élaborer un business plan ?



Si la notion de planification est inhérente à la fonction financière, l’élaboration d’un business plan ne relève pourtant pas d’un usage quotidien ou routinier des équipes de gestion. Cet exercice intervient de manière ponctuelle, par exemple dans le cas d’un nouveau projet qui nécessite une analyse de sa rentabilité future et de son équilibre financier. Le business plan est d’ailleurs à tort traduit par plan d’affaires alors que sa dénomination historique est « plan d’investissement et de financement prévisionnel ».

Avons-nous vraiment besoin de nous former à cet exercice, qui est intégré dans tous les cursus initiaux des collaborateurs de la fonction financière ?


Justement, le problème est que les notions de business plan remontent aux lointains souvenirs d’école où cet outil était enseigné de manière très théorique et éloignée de la réalité de terrain. Les équipes de directions financières y sont finalement très peu confrontées dans la vie quotidienne des entreprises, et se retrouvent donc démunies quand elles sont impliquées dans un nouveau projet ou un investissement important. Or, une mauvaise utilisation du business plan peut s’avérer catastrophique sur la viabilité des projets.

Justement, on reproche souvent aux business plans de « n’engager que ceux qui y croient ». Est-ce un procès de mauvaise intention ?


Quand les projections se révèlent fausses à l’épreuve du réel, ce n’est pas la fiabilité de l’outil qui est en cause mais celle des données qu’on a utilisées. Bien sûr qu’il est toujours difficile de prévoir les aléas de l’avenir, le business plan le plus rigoureux ne peut prémunir contre les risques imprévisibles. En revanche, certaines erreurs grossières encore trop souvent commises peuvent être évitées grâce à une méthode éprouvée. Prévoir la multiplication d’un chiffre d’affaires par mille dans un horizon de cinq ans alors que le nombre de consommateurs estimé pour le produit dépasserait la taille de la population mondiale peut paraître caricatural, mais j’ai déjà eu l’occasion de voir des extrapolations aussi fantaisistes…

Comment éviter un trop grand penchant à l’optimisme sans tomber dans l’excès inverse ?


Le business plan étant une modélisation de la réalité future, Il est bien entendu plus difficile de dresser des prévisions pour une start-up « disruptive » que pour une entreprise de la vieille économie. Cependant, l’élaboration d’un business plan s’articule autour de la prise en compte de plusieurs scénarios possibles, avec une gradation des hypothèses des plus optimistes au plus conservatrices. La construction d’un business plan implique aussi un pouvoir de décision entre plusieurs options possibles. Par exemple, si l'on a besoin d’une machine pour la production, il faudra décider s’il est plus intéressant de l’acheter, la louer, la mutualiser avec d’autres entreprises ou encore de faire appel à un sous-traitant. D’où l’importance de l’implication des décisionnaires dans le pilotage du business plan. Il ne s’agit pas d’une simple formalité qu’on délègue à un néophyte non formé !
 
Christian Pierrat et Natacha De Saint Vincent

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