Prévisionnel financier pour 2021 : modéliser l’incertitude

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Traditionnelle tâche de fin d’exercice, le budget prévisionnel permet à l’entreprise d’anticiper ses revenus et marges pour l’année à venir en réalisant, sur la base de ses chiffres réels, des estimations réalistes de ses dépenses et recettes. Il est important car il permet d’identifier certaines faiblesses et met en lumière les besoins de trésorerie de l’entreprise. Or, la solvabilité apparaît déjà comme un enjeu crucial en 2021.

Le budget prévisionnel de 2021 doit intégrer les incertitudes, tout en accordant une attention particulière aux éléments exceptionnels liés à cette crise.

 

Des scénarios pour évaluer les effets de la crise

Il est courant de faire plusieurs scénarios en période de crise. Habituellement un scénario médian est accompagné de deux autres versions, une pour le meilleur cas de figure, et l’autre pour le pire. Les multiples facettes de cette crise demandent cependant d’affiner cette pratique. Dans son étude « Prévisions financières en temps de crise », le cabinet d’audit Mazars recommande ainsi d’établir des scénarios prenant en compte les effets de la crise selon plusieurs critères.

  • « L’effet intensité » modélise la baisse de performance de l’entreprise sur l’année à venir
  • « L’effet durée » consiste à évaluer le temps nécessaire pour retrouver la performance d’avant la crise.
  • « L’effet rattrapage/décalage » évalue si le secteur d’activité de l’entreprise s’attend à un rattrapage ou à un décalage irréversible de la demande.
  • « L’effet résiduel » considère le risque résiduel qui pèse encore sur une filière fragilisée. 

Outre l’utilisation de ces critères, il peut être utile de multiplier les horizons de temps pour les budgets prévisionnels, en réalisant des scénarios intermédiaires.

 

Intégrer les éléments exceptionnels

Le budget prévisionnel doit s’attacher à anticiper les incertitudes. Plusieurs points doivent ainsi être pris en compte car pouvant fortement affecter les résultats.

 

Un premier niveau d’attention doit être porté aux éléments pouvant perturber la production, et donc les recettes. Parmi ceux-ci, figurent notamment la santé des fournisseurs et partenaires. Présentent-ils un risque de faillite ? L’entreprise risque-t-elle de faire face à des retards de livraison ou des ruptures d’approvisionnement ? En cas de fragilités identifiées, il faut alors en chiffrer les conséquences, sans omettre le coût d’un éventuel contentieux juridique.

 

Autre élément exceptionnel au cœur de cette crise, les mesures de soutien de l’État. Le budget prévisionnel doit intégrer leur possible arrêt, qu’il s’agisse d’allègements de charges ou de facilités liées au chômage partiel.

 

Gérer la solvabilité

Enfin, si de telles mesures n’ont pas encore été prises, le prévisionnel financier constitue une occasion d’évaluer les dépenses, et donc de trouver les opportunités de les réduire. La société peut ainsi chercher à abaisser ses frais variables, mais aussi renégocier ses charges fixes.

 

L’exercice du budget prévisionnel est indispensable pour les entreprises qui souhaitent obtenir un crédit auprès d’un établissement financier ou un PGE (prêt garanti par l’État). Il doit également figurer parmi les priorités des sociétés qui n’ont pas cette nécessité, car demeure une étape indispensable pour évaluer les besoins en trésorerie, réviser les objectifs et gérer les ressources humaines.

 

Pour aller plus loin :

https://www.mazars.fr/Accueil/Insights/Publications/Etudes/Etude-evaluation-en-temps-de-crise

 

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