Les entreprises françaises se replient sur des investissements défensifs

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Coincées entre manque de débouchés et besoin de reconstitution de leurs marges, les entreprises françaises pourraient faire preuve de prudence dans les prochains mois en termes de stratégies d’investissement, selon le baromètre investissement et trésorerie des entreprises publié par Euler Hermes en mai.

Une certaine frilosité a remplacé l’optimisme béat dont faisaient preuve les entreprises françaises il y a encore quelques mois. C’est ce qui ressort du dernier baromètre d’Euler Hermes publié tous les deux ans et qui sonde plus de 600 entreprises françaises sur leur perception de l’environnement économique, leur niveau d’activité, leurs intentions d’investissement et l’état de leur trésorerie. « Nous estimons que l’investissement des entreprises croîtra de +2,9% en 2019 (+3,9% en 2018 et +4,4% en 2017).

 Avec ce ralentissement, le gap d’investissement des entreprises devrait encore mettre du temps à se résorber », explique Stéphane Colliac, économiste en charge de la France chez Euler Hermes, qui prédit le rattrapage de ce retard d’investissement à horizon 2026. Ainsi, seule une entreprise sur deux prévoit d’investir au moins autant en 2019 qu’en 2018 et 31% ne se voient pas investir cette année (15% lors du précédent baromètre).

 Une prudence motivée par la conjoncture actuelle ? Euler Hermes estime que la croissance française ralentira à +1,2% (+1,6% en 2018), freinée par le faible dynamisme de la consommation des ménages (+1,1% de croissance en 2019). Les chiffres d’affaires des entreprises s’en ressentiront : après +6,6% en 2017 et +3,1% en 2018, ils ne devraient croître que de +2,5% en 2019.

Des investissements défensifs et dans la transformation digitale

Les investissements défensifs gagnent du terrain par rapport au baromètre 2017 (+2 points). « Les répondants déclarent un carnet de commande moyen de 7,1 mois (+0,7 mois par rapport à 2017) et un taux d’utilisation des capacités de production de 86% (+1 point par rapport à 2017). Les entreprises françaises ont profité de l’embellie de 2017-S1 2018 pour faire le plein, et doivent désormais renouveler leur outil de production pour honorer leurs engagements », justifie Stéphane Colliac.

Un autre constat frappant est le retard pris par les entreprises françaises dans la transformation digitale, qui ne représentait que 13% de leurs investissements en 2018. Cette faible part se fait ressentir sur le ROI perçu de ces investissements : 71% des entreprises interrogées n’ont pas encore observé de retour sur leurs investissements dans la transformation digitale. Toutefois, les perspectives semblent plus positives : 33% des entreprises sondées déclarent avoir augmenté leurs investissements dans la transformation digitale en 2018, et 53% comptent investir autant voire plus en 2019. Cette accélération des investissements reflète une prise de conscience de l’urgence de ne pas rater le virage de la digitalisation. D’autant que la principale crainte des entreprises pour leur rentabilité est la pression sur les prix de vente (28% des répondants), particulièrement dans les secteurs les plus proches des consommateurs : commerce de détail (40%), automobile (36%) et construction (34%).

 

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