LBO : Quel rôle des fonds auprès de leurs participations pendant cette crise ?

Publié le - Mise à jour le

invest
Voir toutes les actualités

Quelles sont les premières mesures prises par les fonds d’investissement pour soutenir les entreprises de leur portefeuille afin de faire face à la crise de liquidité et aux problèmes opérationnels du confinement ?

Les fonds de private equity, qui ont érigé le soutien opérationnel à leurs participations en slogan, ont aujourd’hui une triste occasion d’apporter la preuve que ce n’est pas un simple affichage marketing. Les quelque 5 000 entreprises sous LBO dont le capital est détenu en minorité ou en majorité par un acteur du capital investissement français sont soumises à la fois à une crise d’activité sans précédent, mais aussi au poids d’une dette dont le levier a été calibré pour un contexte euphorique où les valorisations tutoyaient des records. Après les premiers jours de sidération, la plupart des fonds d’investissement se sont retroussé les manches et sont montés au front auprès de leurs participations. Ils ont notamment mutualisé une armada de conseils financiers et juridiques afin de répondre aux nombreuses questions que se posent les dirigeants des entreprises de leurs portefeuilles, PME et ETI pour la plupart. En outre, ces dernières années, nombre d’équipes d’investissement ont structuré leur accompagnement opérationnel via des équipes transverses dédiées, des operating partners pointus ou une plateforme support mutualisée sur des thématiques particulières (digitalisation, innovation, RH…). Ces équipes commando, initialement dédiées à accélérer la croissance des entreprises soutenues par les fonds, sont désormais réorientées vers des missions de gestion de crise. En cela, l’expérience du cycle de restructuring de LBO des années 2009-2011 pourra s’avérer utile même si le scénario d’une pandémie est inédit et diffère de la crise financière précédente.

Besoins de refinancement

La bonne nouvelle toutefois est que le secteur n’a jamais été aussi bien armé qu’aujourd’hui avec les levées record qu’il a engrangées ces dernières années : 8 milliards d’euros levés au premier semestre 2019, et près de 19 milliards collectés en 2018, d’après les statistiques de France Invest. L’association professionnelle du métier s’est d’ailleurs mobilisée dès mi-mars 2020 pour obtenir des dérogations exceptionnelles auprès de l’AMF afin de soutenir financièrement les entreprises.  France Invest a notamment demandé d’assouplir la limite de 15% de l’actif net en avances en comptes courants fournis par les fonds. Bien entendu, ces mesures exceptionnelles ne seraient, à elles seules, pas suffisantes pour répondre au besoin criant de liquidités des prochains mois, et les actionnaires financiers n’ont pas vocation à jouer « les sauveurs » avec des fonds soumis à des contraintes strictes de déploiement. Le vrai sujet, qui va se poser pour les acteurs de private equity, est qu’un certain nombre de leurs participations vont devoir être refinancées dans des conditions de valorisation forcément dégradées. En outre, celles qui auront fait appel aux prêts mobilisés par l’Etattels que le PGE, devront faire passer le remboursement de ces nouveaux prêts avant le versement de dividendes et le remboursement de leur dette LBO.

Formations qui pourraient vous intéresser

tealium