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Que ce soit dans une logique de syndication organisée par les banques, ou en pourvoyeurs de financements exclusifs, les fonds de dette ont imposé, en quelques années, leur présence dans le paysage du financement hexagonal. Les fonds de dette actifs en France ont levé 3,5 milliards d’euros l’année dernière, soit une hausse de 48% par rapport à 2017, selon l’étude annuelle de France Invest et Deloitte. Ces acteurs de financement alternatif ont injecté 7 milliards d’euros de dette privée pour les entreprises, au travers de 147 opérations, dont la moitié est constituée de LBO. Il faut dire que ces fonds de dette apportent une concurrence féroce aux acteurs bancaires, habituels pourvoyeurs de la dette senior qui structurait ces montages. Ces derniers se font notamment voler la vedette sur les deals très concurrentiels par les acteurs de « direct-lending » en raison de leur réactivité et de leur capacité à garantir la confidentialité nécessaire à ce type d’opérations.
Ainsi, la France confirme son rang de 2ème marché européen de la dette privée avec 35% des opérations réalisées en 2018, loin devant l’Allemagne. Et cet engouement pour les fonds de dette privée est loin d’avoir atteint son apogée, avec l’arrivée d’acteurs anglo-saxons avides de déployer leur « poudre sèche » sur le terrain hexagonal, comme le précise Guillaume Leredde, spécialiste du sujet chez Deloitte Debt Advisory : « Les fonds de dette privée ont continué leur forte progression en 2018 et nous avons également vu l’arrivée de nouveaux entrants étrangers, confirmant l’attractivité de la France sur ce marché. L’observation des transactions révèle que le marché français reste encore concentré sur la période 2017-18 avec 45% des montants investis fournis par cinq fonds, dont deux anglo-saxons. L’arrivée de nouveaux entrants va conduire à une plus grande diversité des offres de financement aux entreprises comme nous l’avons observé en Angleterre depuis quelques années.» La concurrence entre les fonds se fait ainsi de plus en plus intense. Les entreprises en profitent pour obtenir des conditions de financement de plus en plus laxistes. Exit donc les classiques covenants limitant l’endettement (dette/Ebitda, etc…) qui brident les marges de manœuvres d’entreprises à forte croissance. Ces montages dits « smart » permettent de rajouter de l’endettement au cours de la vie du deal en fonction des opérations de croissance externe réalisées au fil de l’eau. Une souplesse qui fait généralement défaut aux banquiers tenus par une documentation corsetée, et qui explique le fort engouement pour le direct lending ces derniers mois.
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