Entretien avec Nathalie Dieumegard - Juriste Environnement

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Faire preuve de curiosité, ne pas hésiter à élargir leurs connaissances au-delà du juridique, aller sur le terrain et visiter des installations industrielles lorsque cela est possible.

Nathalie Dieumegard est juriste Environnement, Chargée de projets environnement chez SIBELCO France

A quoi ressemble votre quotidien professionnel ? 

Mes missions sont très diversifiées - veille juridique, évaluation de la conformité réglementaire, dossiers ICPE, suivi des précontentieux en lien avec les avocats - et nécessitent d’appréhender les aspects techniques de l’exploitation industrielle. Les études à mener peuvent concerner la gestion des eaux, la biodiversité, le bruit, les émissions de poussières etc. J’apprends énormément.

Les interlocuteurs sont également très variés : administrations, mairies, associations, riverains, bureaux d’études, avocats. La coordination et la compréhension des intérêts de chacun dans la réalisation de projets satisfaisant des exigences réglementaires de plus en plus nombreuses est une source de motivation et un défi permanent.

Comment définiriez-vous votre périmètre métier ?

Je suis d’abord un support des directeurs de sites dans le suivi de la réglementation environnementale applicable et leurs relations avec l’administration. Les sujets que nous traitons peuvent être très différents techniquement comme juridiquement puisque le droit de l’environnement touche à de nombreux domaines (droit public, droit de l’urbanisme, droit rural et forestier, mais aussi droit privé – contrats, préjudice écologique…).

Citez 3 qualités pour exercer cette fonction ?

Esprit d’équipe, curiosité et une bonne communication orale et écrite.

Quel obstacle dans votre métier a été le plus dur à surmonter ?

J’ai commencé mon poste en 2020 deux semaines à peine avant le début de la crise sanitaire. Appréhender cette nouvelle activité sans pouvoir me rendre sur les sites et être ainsi éloignée du terrain m’a semblé difficile à surmonter.

Quelle solution y avez-vous trouvé ?

J’ai eu la chance d’avoir un bon support de la part de mes collègues qui ont pris beaucoup de temps pour me présenter les sites, échanger sur les activités et les problématiques que l’on rencontre en matière d’environnement dans notre secteur. Ce partage d’expérience est toujours très enrichissant.

Quelles ont été les évolutions dans vos missions, à la suite de la crise sanitaire ? 

Il ne me semble pas que la crise sanitaire ait changé le métier que j’exerce, sur le fond les missions sont restées les mêmes. Ce sont les conditions d’exercice de celles-ci qui ont évolué. Il nous arrive maintenant de faire des réunions à distance avec l’administration ou les bureaux d’études alors que cela était plus rarement envisagé auparavant.

Comment voyez-vous le métier de juriste environnement dans 5 ans ?

Je pense que les questions environnementales ont pris une place prépondérante dans notre société, et le droit s’y adapte nécessairement.

L’augmentation du nombre de réglementations applicables et la complexité de leur articulation vont nécessiter un besoin croissant de juristes et d’ingénieurs spécialisés en environnement pour la rédaction et l’application des textes, l’accompagnement des entreprises et des collectivités, la concertation et le dialogue avec les parties prenantes (riverains, associations) etc.

Un conseil à donner aux futurs juristes de l’environnement ?

Faire preuve de curiosité, ne pas hésiter à élargir leurs connaissances au-delà du juridique, aller sur le terrain et visiter des installations industrielles lorsque cela est possible, pour comprendre au mieux les enjeux à la fois économiques, environnementaux et sociétaux qu’elles représentent.

Quelles importances ont les soft skills dans votre métier ?

Comme dans tous les métiers sans doute, être à l’écoute et veiller à sa communication permet une meilleure analyse et un bon travail d’équipe.  

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