Directions financières : Le télétravail pourrait perdurer post-confinement

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Une enquête réalisée fin mars 2020 par le cabinet spécialisé Gartner auprès de plus de 300 directeurs financiers révèle que les trois-quarts d’entre eux laisseront au moins 5% de leurs équipes en télétravail après l’épidémie.

Déjà déployé à grande échelle pendant les grèves de fin d’année, inéluctable depuis le confinement, le télétravail pourrait devenir la norme pour certains salariés. Les services financiers, dont la digitalisation a avancé à grands pas ces dernières années, sont aux premières loges pour expérimenter cette mutation du rapport au travail. Ainsi, la grande majorité des directeurs financiers disent s'attendre à devoir faire travailler à distance les employés qui se rendaient au bureau avant la crise du COVID-19, selon une enquête de Gartner. D’après l’étude menée par le cabinet auprès de 317 directeurs financiers le 30 mars 2020, trois CFO sur quatre envisagent de demander à, au moins, 5% de leurs effectifs de télétravailler en permanence. Ils sont même plus de la moitié à destiner 10% de leurs effectifs, dont la présence ne serait plus jugée indispensable dans les locaux de leur entreprise, à adopter le travail à distance de manière permanente. Cette nouvelle configuration serait ainsi envisagée comme une mesure de réduction de coûts dans un environnement de restrictions budgétaires à long terme. D’autant que les études réalisées dans le passé prouvent que le télétravail n’altère pas la productivité des salariés, bien au contraire. Une expérience menée il y a six ans par une agence de voyages chinoise, et publiée en 2014 dans la Harvard Business Review, a permis de constater une amélioration du rendement des salariés en télétravail. La performance avait augmenté de 13 %, un tiers venant d'une plus grande efficacité et les deux autres tiers d'une durée de travail plus longue grâce aux gains sur le temps de transport.

Généralisation inédite

L’exemple est-il transposable dans d’autres environnements culturels comme sous les cieux hexagonaux ? Il est peut-être encore trop tôt pour en juger. Selon l’organisme de statistiques du ministère du Travail (Dares), en 2017, seuls 3 % des salariés pratiquaient le télétravail au moins un jour par semaine. En novembre 2019, une note de la Dares comptabilisait 1,8 million de télétravailleurs en France, dont plus de la moitié de façon exceptionnelle. Mais avec le confinement, la généralisation de ce mode de fonctionnement a été d’une ampleur inédite. La Dares a évalué à cette occasion que près de 4 emplois sur 10 seraient dans le secteur privé compatibles avec le télétravail. Début avril 2020, un sondage Odoxa avançait qu'un actif sur cinq travaillait à plein temps chez lui, soit 6 millions de personnes. Malgré le contexte exceptionnel qui rend ce télétravail subi et non choisi, 55 % des salariés sondés par Odoxa ont exprimé le souhait de continuer à l'issue du confinement. Les entreprises, désormais mieux préparées, ne manqueront sûrement pas d’ajuster leur organisation à ce nouveau rapport au travail.

 

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