COVID-19 : que retenir de la réponse des banques centrales face à la crise du coronavirus ?

Publié le - Mise à jour le

COVID-19 : que retenir de la réponse des banques centrales face à la crise du coronavirus ?
Voir toutes les actualités

L'année 2020 sera certainement une année de récession mondiale. Face aux risques économiques, les banques centrales n'ont pas tardé à agir pour limiter les dégâts.

 

Depuis le début de la crise du COVID-19, plusieurs plans d'aide et de relance ont été annoncés dans les différents pays du monde. On en distingue deux types : les plans de relance budgétaires (décidés par les États) et les plans de relance monétaires (décidés par les banques centrales). Les plans d'aide budgétaire (300 milliards d'euros en France, 500 milliards en Allemagne, 2 000 milliards de dollars aux États-Unis) ont pour but principal de soutenir les entreprises en difficultés. Les plans de relance monétaires ontquant à eux, pour but de soutenir l'activité en assurant notamment le bon fonctionnement des marchés financiers.

 

La réponse de la Fed (États-Unis)

La Réserve Fédérale (Fed) a été la plus réactive pour répondre à la crise du Covid-19. Dès le 3 mars 2020, elle a abaissé ses taux directeurs puis a réitéré cette mesure le 15 mars 2020 : en deux semaines, ses taux sont passés d'une fourchette comprise entre 1,50% et 1,75% à une fourchette comprise entre 0 % et 0,25%. Concrètement, cette mesure permet de faire baisser le coût du crédit aux États-Unis pour que les entreprises et les particuliers y aient plus facilement accès.

Par ailleurs, la Fed est intervenue massivement sur les marchés financiers. D'une part, elle a annoncé d'importants rachats d'actifs, à hauteur de 700 milliards de dollars. Sont concernés des bons du Trésor américain (dette d'État) mais aussi des prêts immobiliers titrisés (MBS) pour empêcher une nouvelle crise des « subprimes » (2007-2008). D'autre part, la Fed est intervenue (et continue d'intervenir) sur le marché monétaire en proposant des prêts de court terme (1 jour à 3 mois) permettant aux banques et aux grandes entreprises de se refinancer immédiatement pour éviter une crise des liquidités. Ces prêts dépasseront 1 500 milliards de dollars par semaine jusqu'au 13 avril 2020. De quoi éviter que l'économie se grippe et donne lieu à des faillites en chaîne.

 

La réponse de la BCE (zone euro)

En Europe, la Banque Centrale Européenne (BCE) ne disposait d'aucune marge de manœuvre pour abaisser ses taux directeurs, déjà situés à des niveaux nuls ou négatifs. L'institution a donc opté pour une intensification de ses rachats de dettes d'États européens sur les marchés obligataires (plan de « quantitative easing »). Le 12 mars 2020, la BCE a annoncé une hausse de ses achats pour un montant de 120 milliards d'euros en 2020, avant d'activer un « programme d'achat d'urgence pandémique » le 18 mars 2020, pour un montant de 750 milliards d'euros supplémentaires. Au total, ces 870 milliards d'euros viendront s'ajouter aux 240 milliards d'euros d'achats initialement prévus cette année (20 milliards d'euros par mois).

 

Ces rachats massifs répondent à deux objectifs complémentaires : d'une part, absorber les émissions de dettes publiques prévues cette année, issues des plans de relance budgétaires ; d'autre part, empêcher les taux d'emprunt de bondir sur les marchés obligataires européens, comme ils avaient commencé à le faire à la mi-mars. La BCE limite ainsi les craintes d'insolvabilité des États européens et évite que se rejoue la dernière crise des dettes souveraines (2010-2013).

Chacune à leur manière, les banques centrales ont donc tiré les leçons de ces dernières années et ont su réagir très vite. Reste à savoir si ces mesures seront suffisantes pour traverser la crise du COVID-19.

Formations qui pourraient vous intéresser

tealium