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Publié le - Mise à jour le
Par définition, les particuliers comme les entreprises ont recours à une assurance pour se couvrir contre la survenue d'événements négatifs indépendants de leur volonté. L'actuelle pandémie de Covid-19 entre pleinement dans cette définition et pousse à s'interroger : les assureurs pourront-ils faire face à cette situation ? Le souvenir de la faillite d'AIG, sauvé de justesse par l’État américain lors de la crise de 2008, n'est pas si lointain.
Le risque pandémique n'est pas inconnu dans le monde de l'assurance, bien au contraire. En Europe, la réglementation « Solvabilité II » intègre ce risque parmi les « catastrophes » que les assureurs doivent prendre en compte dans leurs simulations de résistance financière. Cette exigence est définie à l'article 160 du Règlement délégué 2015/35 de la Commission européenne.
Néanmoins, les calculs actuariels prévus dans ce cadre devraient se révéler obsolètes dans le cas du Covid-19, qui implique un confinement strict de la population (a priori non anticipé) et un arrêt simultané de nombreuses activités, contrairement aux autres épidémies connues jusqu'à présent (SIDA, SRAS, grippes). La situation actuelle correspond en réalité à la survenue de plusieurs risques simultanés : pandémie, mais aussi chute d'activité, chute de la consommation, hausse du chômage et probable bond des impayés et des faillites.
À l'heure actuelle, aucun assureur n'a communiqué sur les pertes que la situation pourrait engendrer, mais les premières estimations apparaîtront nécessairement fin avril – début mai avec la publication des résultats du premier trimestre des grands assureurs cotés en Bourse.
Malgré cette situation exceptionnelle, les risques encourus par les assureurs peuvent être modérés pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, la mention des cas de pandémie reste relativement rare dans les contrats d'assurance, qui se concentrent traditionnellement sur les incidences matérielles. Les annulations d'événements ou les fermetures temporaires de commerces ne donnent donc pas forcément lieu à des dédommagements. Des débats sont toutefois d'ores et déjà ouverts pour savoir si l'épidémie doit être requalifiée en catastrophe naturelle et si le confinement peut constituer un « cas de force majeure », ce qui élargirait considérablement les cas d'application des contrats d'assurance.
Néanmoins, il faut rappeler que pour faire face à la survenue de risques extrêmes de ce type, les compagnies d'assurance se couvrent elles-mêmes auprès de réassureurs. Une partie des pertes seront ainsi réparties et diluées entre assureurs et réassureurs de manière à mieux absorber le choc.
Enfin, les plans d'aide financière d'ores et déjà annoncés par les différents États devraient pleinement soutenir le secteur assurantiel en cas de difficultés, notamment via des prêts de long terme accordés aux établissements les plus fragilisés. Les États ne laisseront pas tomber les assureurs dans le contexte actuel, notamment pour empêcher d'alimenter le risque systémique.