Comment construire un budget de trésorerie ?

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Comment construire un budget de trésorerie
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Le « budget de trésorerie » fait partie des outils prévisionnels de la comptabilité d’entreprise. Son rôle : lister les encaissements et décaissements futurs, soit pour vérifier que la trésorerie permettra de faire face à tout moment aux dépenses de l’entreprise, soit pour estimer le montant des financements nécessaires au développement de l’activité. Les résultats de cet exercice peuvent donc permettre de prendre des décisions stratégiques majeures.

 

Dans le monde de l’entreprise, les charges (décaissements) surviennent généralement plus tôt que les revenus (encaissements). À titre d’exemple, les fournisseurs sont souvent payés avant que les clients règlent leur facture, et le paiement des salaires correspond généralement à un travail qui ne sera facturé qu’ultérieurement à la clientèle. Il est donc fréquent que la trésorerie de l’entreprise soit sollicitée avant d’avoir pu être alimentée par l’activité.

 

Pour les jeunes sociétés, mais aussi pour les entreprises rencontrant des difficultés à assurer leur équilibre financier, il est donc important d’anticiper les décaissements et encaissements futurs pour s’assurer que la société ne se trouvera pas en situation de découvert bancaire, situation potentiellement périlleuse qui, mal maîtrisée, peut mener au défaut de paiement. L’anticipation d’un risque de découvert doit donc pousser l’entreprise à agir en amont, par exemple en contractant un emprunt, en ayant recours à une levée de fonds, en procédant à une augmentation de capital, en ayant recours à une solution d’affacturage, voire dans certains cas à ajuster sa stratégie.

 

La construction du tableau de trésorerie

La difficulté de l’exercice est de bien anticiper l’ensemble des dépenses et des revenus, mois après mois. Certaines échéances sont connues (salaires), d’autres doivent être estimées (règlements de la clientèle, créations de postes). Par précaution, il est recommandé de considérer que les clients régleront leurs factures au délai légal de J+60.

 

En ce qui concerne la méthodologie, diverses approches peuvent être retenues selon l’objectif de l’exercice. L’important reste d’être exhaustif. Doivent ainsi être pris en compte les impacts de l’activité courante (achats, ventes, salaires, charges patronales, coût des prestataires), mais aussi la constitution des stocks, les dépenses d’investissement (immobilisations corporelles), les mensualités d’emprunts, taxes, impôts, subventions et éventuels versements de dividendes. Les encaissements et décaissements de TVA doivent également être anticipés. Dans le cas d’une entreprise cherchant à estimer les montants nécessaires à son financement futur, il est important de prendre des hypothèses larges, si possible sur plusieurs années.

 

Les enseignements de l’exercice

Il est utile de distinguer, d’une part, les flux issus de l’activité courante (flux d’exploitation), et d’autre part les flux exceptionnels, non-récurrents (investissements notamment). Cette distinction est importante dans l’interprétation des données. Pour l’entreprise, l’un des points-clés est de s’assurer que son flux d’exploitation parvienne à dégager régulièrement une trésorerie excédentaire (ou y parviendra dans un futur proche). Idéalement, l’exercice doit être réalisé sur les 12 mois à venir pour lisser d’éventuels effets saisonniers (moindre activité estivale ou hivernale selon les métiers).

 

La prise en compte de l’ensemble des éléments (flux d’exploitation et charges non récurrentes) présente un intérêt tout aussi important pour s’assurer que l’entreprise ne risque pas d’être à court de trésorerie à un moment donné. Si tel est le cas, le premier réflexe est d’en avertir sa banque pour trouver une solution de financement adéquate.

 

On notera enfin que le budget de trésorerie doit régulièrement être mis à jour en fonction des données effectives de l’activité. La perte ou le gain d’un client récurrent, l’arrivée ou le départ de salariés, et plus généralement la survenue d’événements non anticipés, sont autant d’éléments nécessitant d’actualiser les prévisions de l’entreprise.

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