Reprendre une entreprise en difficulté : un pari risqué !

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L’acquisition d’une entreprise en difficulté peut représenter une belle opportunité de croissance externe à moindre coût, à condition de bien cerner les risques financiers et opérationnels d’une telle opération.

Dans un contexte économique incertain et une croissance structurellement atone, le nombre de défaillances d’entreprises a encore dépassé les 63 000 ouvertures de procédures en 2015, selon l’étude publiée par Deloitte et Altarès fin mars.
Autant de cibles potentielles pour une croissance externe à prix cassé ? Loin de là, car sur ce volume impressionnant d’entreprises en difficulté, la grande majorité (93%) est constituée de TPE dont les chances de survie sont quasi-nulles.  Seules 3% (heureusement !) des défaillances concernent des entreprises de plus de 20 salariés, dont il faut encore éliminer plus de 30% de liquidations directes… Ne reste plus qu’un vivier étroit d’à peine plus de 1000 entreprises éligibles à une reprise.

Encore faut-il que la qualité et la viabilité du projet de croissance externe coïncide avec une capacité de financement cohérente. Et c’est là que l’intervention du DAF est primordiale pour procéder à une évaluation sans concession de l’entreprise ciblée. Un exercice d’autant plus complexe qu’il doit s’effectuer dans des conditions d’urgence et d’inconfort liées à la situation critique de l’entreprise cible. L’analyse des informations comptables et financières disponibles est rarement suffisante pour évaluer la dégradation avancée de l’activité et ses conséquences sur le moyen-court terme.
Dès lors, le principal enjeu du DAF est d’envisager plusieurs scenarii de business plan du plus prudent au moins pessimiste et les associer à des prévisions de trésorerie fiables.
 
 
Gestion critique du cash
Si le portefeuille clients ou les synergies potentielles avec l’activité de l’acquéreur peuvent offrir des perspectives alléchantes sur le papier, une entreprise en difficulté a besoin de temps pour retrouver un mode de fonctionnement « normal ». Et ce temps peut coûter cher en BFR… L’enjeu de la détermination du BFR prévisionnel est donc majeur pour éviter la panne sèche. Surtout que la mise en œuvre du projet de reprise souffre souvent d’une certaine inertie, s’accompagnant de pertes ou de turbulences imprévues.

Enfin, il ne faut pas sous-estimer non plus le volet social : si tous les salariés ne font pas partie du plan de reprise, il risque d’en découler un climat de suspicion peu propice à un recouvrement rapide de l’activité. La direction financière doit pouvoir anticiper cet aspect avec la direction des ressources humaines pour mettre en place un plan d’intégration rapide des nouveaux collaborateurs et endiguer la perte de confiance des clients. Car à la différence d’une opération de fusion-acquisition classique, le temps nécessaire à la prise de la greffe est rendu plus court par la gestion critique du cash.

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