Rentabilité des innovations : une évaluation nécessaire !

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L’innovation est devenue un peu comme la prose de Monsieur Jourdain, tout le monde en fait sans le savoir, ou plutôt sans en mesurer la rentabilité. Or, une stratégie d’innovation efficace passe nécessairement par le tamis de l’évaluation.

« Il y a un consensus aujourd'hui sur la nécessité de l'innovation comme composante majeure de la stratégie des entreprises », rappelle Laurent Ravignon, fondateur du cabinet Alpha Cen spécialisé dans l’évaluation, qui la nouvelle formation sur la mesure de la performance de la R&D et de l'innovation pour Francis Lefebvre Formation. « Les entreprises qui seront les plus performantes dans cinq ans sont celles qui déploient des investissements importants en R&D aujourd'hui ! ».
 
Mais comment mesurer aujourd'hui ce qui ne se concrétisera que dans quelques années ? Là est l'enjeu de la rentabilité de l'innovation. D'autant que les stratégies en la matière se déclinent de manière globale et portent sur l'ensemble des fonctions de l'entreprise, pas seulement la seule Direction Recherche & Développement. L'innovation se distille dans les RH à travers la politique de formation et les recrutements de profils pointus, mais aussi dans la fonction commerciale via une stratégie de veille concurrentielle bien pensée, sans oublier la digitalisation qui concerne tous les pans de l'activité et les directions transverses. Il est donc d’autant plus important de disposer des éléments utiles pour piloter « la politique innovation » de l’entreprise, et prioriser les ressources à allouer aux différents projets en compétition.
 
« Le bon terreau »
Or, il n’est pas simple de chiffrer des retours sur investissement dès qu'il s'agit de capital immatériel ou d'innovation dont les effets sur la surperformance de l'entreprise sont difficilement mesurables. « La faculté de mesurer la rentabilité de l'innovation diffère aussi selon l'activité de l'entreprise », souligne Laurent Ravignon. L’évaluation et la mesure sont également plus aisées en phase de lancement des produits et plus difficiles quand en amont : pour la recherche et l’apprentissage. Il est ainsi relativement facile de mesurer la proportion de nouveaux produits mis sur le marché par rapport aux concurrents, mais beaucoup moins simple pour une entreprise de services d'estimer ses ressources allouées à la digitalisation par exemple et de les « benchmarker » avec ses confrères sur le même marché. Idem, il s’avère encore plus complexe de savoir si l’entreprise apprend suffisamment pour innover, si elle dispose du « bon terreau » pour stimuler les initiatives de ruptures au lieu d’entretenir le confort routinier.
 
Décloisonner l’innovation
Et même sur les critères relativement simples et chiffrables, comme le volume de nouveaux produits commercialisés ou le nombre de nouveaux clients conquis sur l'année, l'exercice peut se révéler biaisé si on ne rapporte pas ces résultats aux investissements réalisés. Autrement dit, « le succès se mesure à l'aune du temps passé dans le développement de ces nouveaux produits jusqu’à ce qu’ils atteignent leur point mort, poursuit l’expert en évaluation de l’innovation. Ce qui suppose de casser les cloisons entre les ingénieurs qui travaillent sur la conception des produits et les commerciaux qui interviennent en aval dans la vente ! ».
L’enjeu est aussi de transformer la perception de l’innovation comme centre de coûts en une source de création de valeur impliquant l’ensemble des ressources vives de l’entreprise.
 


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